Abstract

Les finances et les soins de santé sont les deux pierres angulaires de toute nation du G7 : l’une reflète la santé économique de la nation, l’autre la santé de ses citoyens. Les récents progrès de l’intelligence artificielle (IA) appliquée dans ces domaines montrent un potentiel d’innovation incroyable : un meilleur engagement des clients et des patients, une plus grande responsabilisation des employés, une plus grande efficacité opérationnelle et une transformation de l’industrie. Associée à l’infonuagique, à l’analyse des mégadonnées, à la cybersécurité et à l’Internet des objets (IdO), l’IA n’est qu’un des nombreux outils qui favorisent la transformation numérique. Son rôle est d’opérationnaliser les réserves croissantes d’informations de plus en plus disponibles dans toutes les industries.

Dans ce contexte, une exigence cruciale est la capacité d’un pays à créer et à maintenir une main-d’œuvre formée qui peut conduire ses industries à prospérer. La pandémie de COVID-19 a entraîné un changement de paradigme en ce qui concerne le lieu de travail, l’accent étant mis sur le travail à distance (et le travail à domicile), accélérant à la fois la croissance et l’adoption du numérique. L’impact économique négatif sur les entreprises nécessitera l’adoption de nouveaux moyens pour optimiser les opérations et rendre la main-d’œuvre plus efficace. La technologie de l’IA est appelée à jouer un rôle essentiel dans la réussite de ce réalignement.

Dans ce rapport complet, le CTIC explore le soutien nécessaire à la main-d’œuvre numérique du Canada pour acquérir des compétences en IA par le biais de diverses voies de formation : de vastes initiatives d’amélioration des compétences pour cibler les compétences numériques largement nécessaires et des programmes stratégiques de formation croisée pour répondre aux besoins aigus comme ceux dans le domaine de l’IA. L’utilisation de l’IA dans les soins de santé et les services financiers nécessite des équipes très expérimentées composées de personnes ayant une formation de niveau supérieur (par exemple, niveau maîtrise ou doctorat) en IA, en affaires et en connaissances spécifiques à un domaine. L’une des principales conclusions de ce rapport est l’écart de connaissances qui existe entre chacun de ces sous-groupes au sein des équipes de développement de produits d’IA. Dans les secteurs des soins de santé et des services financiers, il arrive souvent que les experts du domaine, les experts en IA ou en apprentissage automatique, et les conseillers en stratégie commerciale n’aient pas une compréhension commune des domaines d’expertise des autres, ce qui réduit ainsi leur capacité à collaborer efficacement sur les produits d’IA. Sur la base d’entrevues avec des chefs de file de l’IA dans les secteurs des services financiers et des soins de santé, ce rapport propose deux nouvelles méthodes de formation professionnelle : des formations croisées ciblées entre les experts en IA, les experts des affaires et ceux du domaine; et des programmes de mentorat et de soutien. De plus, le CTIC recommande les appels à l’action suivants :

Les entreprises et les organisations qui développent des produits d’IA destinés à être utilisés dans les secteurs des soins de santé et des services financiers doivent s’assurer que leurs équipes de développement disposent d’une formation croisée adéquate, avec un savoir-faire technique, de domaine et commercial suffisant. L’industrie devrait donc donner la priorité à la formation multidisciplinaire croisée au sein des équipes d’IA.

  • La stratégie du Canada pour le développement des compétences en IA devrait inclure la formation polyvalente comme pilier fondamental des efforts de développement de la main-d’œuvre. Par exemple, les acteurs gouvernementaux pourraient inclure les besoins aigus en matière de compétences (tels que le besoin de formation polyvalente au sein des équipes d’IA) dans les plans et programmes futurs découlant des accords sur le développement de la main-d’œuvre.
  • Les établissements universitaires canadiens devraient évaluer la disponibilité (et l’accessibilité) des cours liés à l’IA dans les programmes non techniques tels que les programmes de commerce, de finance ou de médecine, et la disponibilité des cours spécifiques à un domaine dans les programmes techniques tels que la science des données ou le génie informatique.
  • À la lumière de l’impact économique de la COVID-19 sur l’emploi au Canada et de la résilience du secteur technologique au cours de la pandémie, le gouvernement fédéral devrait continuer à prioriser et à soutenir les programmes de perfectionnement à distance afin de répondre aux besoins généraux en matière de compétences en technologies de l’information et des communications (TIC).
  • Les parties prenantes des secteurs fortement réglementés comme les services financiers et les soins de santé devraient collaborer avec les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux pour établir des normes de gouvernance des données à l’échelle de l’industrie et des mécanismes de partage des données sécurisés afin de permettre un accès plus large et plus sûr aux données.

Considéré comme une opportunité, l’investissement du gouvernement et des employeurs dans des filières de formation non traditionnelles peut contribuer à alimenter l’économie numérique en travailleurs hautement qualifiés et servir de tremplin à la reprise économique.

Rapport

Pour citer ce rapport

Hamoni, R.; Lin, O.; Matthews, M. et Taillon, P. J. « Construire la future main-d’œuvre canadienne dans le domaine de l’intelligence artificielle dans le meilleur des mondes (postpandémie) ». (mars 2021). Conseil des technologies de l’information et des communications, Ottawa, Canada.

Conçu par Raymond Brand.