Introduction

Le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada a raison de dire que la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques (LPRPDE) comporte des lacunes en matière d’intelligence artificielle (IA)1. Les organisations commerciales des industries verticales du Canada adoptent l’IA pour remplacer ou compléter l’analyse et la prise de décisions par l’humain. Parallèlement, l’IA nécessite de grandes quantités de renseignements personnels pour bien fonctionner et donner des résultats prometteurs. Pour ces raisons, l’IA affecte profondément la façon dont nous utilisons les renseignements personnels, tant en ce qui concerne nos politiques que nos pratiques, ainsi que les types d’activités pour lesquels nous utilisons ces renseignements personnels.

Néanmoins, il est important de rester prudents dans notre approche pour réglementer l’IA. La surréglementation aurait de graves conséquences pour l’innovation au Canada, limitant les avantages potentiels de l’IA et gênant les efforts actuels pour positionner le Canada comme un chef de file international en matière d’IA. Parallèlement, une réponse réglementaire inadéquate priverait les particuliers des outils et des leviers explicites dont ils ont besoin pour se protéger et protéger leurs renseignements personnels dans le contexte de l’IA.

À tout le moins, le CTIC suggère d’établir clairement les obligations et les droits suivants :

  1. l’obligation de divulguer de façon proactive et responsable l’utilisation de systèmes de prise de décisions automatisés et semi‐automatisés afin que les particuliers comprennent bien les répercussions associées à l’utilisation prévue de leurs renseignements;
  2. le droit d’être informé lorsqu’un particulier fait l’objet d’un processus de décisions automatisé et semi‐automatisé;
  3. le droit d’avoir accès aux pratiques et politiques des organisations commerciales relatives à l’utilisation des renseignements personnels dans le cadre d’un processus de décisions automatisé et semi‐automatisé;
  4. le droit de demander une évaluation des facteurs relatifs à la vie privée et d’y avoir accès, ainsi qu’une obligation parallèle pour les organisations commerciales de mener ce genre d’évaluations pour certains types de systèmes de prise de décisions automatisés et semi‐automatisés;

Rapport

 

Pour citer ce rapport:

Exploiter les avantages de l’intelligence artificielle tout en réduisant les préjudices. Conseil des technologies de l’information et des communications (mars 2020). Ottawa, Canada.